La plateforme de R&D GAYA a franchi une nouvelle étape en produisant du méthane injectable à partir de CSR
La plateforme de R&D GAYA a franchi une nouvelle étape en produisant ses premiers m3 de méthane renouvelable à partir de pyrogazéification de combustibles solides de récupération.
UNE PREMIÈRE MONDIALE
Un an après avoir réussi à produire du biométhane à partir de biomasse, Engie Lab CRIGEN a annoncé avoir produit ses premiers m3 de gaz renouvelable à partir de pyrogazéification de combustibles solides de récupération[1] sur sa plateforme de démonstration Gaya située à Saint-Fons (69).
Cet accomplissement constitue une première mondiale, la production de méthane de synthèse répondant aux spécifications d'injection en réseaux par pyrogazéification de biomasse (granulés et copeaux de bois, écorces, bois A) ayant déjà été démontrée à plusieurs reprises (notamment unités GoBiGas en Suède et Güssing en Autriche).
[1] Les combustibles solides de récupération (CSR) sont préparés à partir de déchets non dangereux solides de façon à permettre une valorisation énergétique performante en chaleur et/ou en électricité, en général en substitution d’énergie fossile. Ils sont issus des refus de tri des déchets des activités économiques, des collectes sélectives des emballages, des encombrants de déchèteries (déchets secs et riches en résidus de plastiques, bois, papier… non recyclables dans les conditions actuelles).
Source : Illustration Engie Lab CRIGEN
LA PLATEFORME GAYA
Née d’un projet de Recherche et de Développement collaboratif réunissant 11 autres partenaires, Gaya a été lancée en 2010 et fait partie d’une ambition politique visant à lancer des projets centrés sur de nouvelles technologies de l’énergie et de la chimie. Le projet est piloté par ENGIE. Son financement, assuré par ENGIE et l’ADEME, au travers des investissements d’avenir, et de ses partenaires, a été validé par l’Union Européenne.
Sa finalité est de permettre la production d’un gaz vert économique et écologique, dit de 2e génération : un biométhane produit à partir de biomasses puis de déchets non recyclables (CSR), transportable dans les réseaux actuels ou directement utilisable comme carburant.
Site de la plateforme GAYA
LE POTENTIEL DE LA VALORISATION "GAZ" DES CSR
La production de Combustibles Solides de Récupération (CSR) s’inscrit dans le respect de la hiérarchie du traitement des déchets comme un exutoire aux refus de tri des recyclables en les transformant en ressources à haut pouvoir énergétique permettant ainsi l’optimisation de leur valorisation et la réduction des quantités enfouies ou incinérées. Cette production s’inscrit dans les moyens pour limiter les volumes de déchets enfouis ou incinérés, elle figure donc dans la plupart des Plans Régionaux de Prévention et de Gestion des Déchets.
La valorisation des CSR en gaz de synthèse par pyrogazéification permettrait de résoudre la problématique de saisonnalité que posent les installations de combustion des CSR, en décorrélant production et consommation et en profitant des capacités considérables de stockage offertes par les réseaux de gaz. Largement maillés sur le territoire, les réseaux de gaz permettent en effet de stocker environ 130 TWh, soit un tiers de la consommation nationale annuelle.
Valorisation des CSR par pyrogazéification - Schéma issu du rapport "Emerging Sustainable Technologies", Engie Research (2020)
PROCHAINE ÉTAPE : LE PROJET SALAMANDRE
Fort de ce premier succès, le groupe Engie envisage la construction d’une première unité industrielle au Havre à partir de 2023. Un projet baptisé « Salamandre » qui devrait permettre dès 2026 de produire jusqu’à 150 GWh de gaz renouvelable, « soit l’équivalent de la consommation de 670 bus » via la valorisation de 70 000 tonnes par an de déchets non recyclables en gaz renouvelable. « En outre, le procédé multi-énergies permettra également de produire environ 45 GWh de chaleur renouvelable pour servir des besoins urbains ou industriels » souligne l’énergéticien français.