Des farines animales valorisées en gaz : une première en France et un modèle d'économie circulaire
Le 13 décembre 2019, Élisabeth Borne désignait les projets lauréats d’installations de production d’électricité à partir de biomasse.
Parmi les lauréats, l’entreprise Atemax, filiale du groupe Akiolis spécialisée dans la collecte et la valorisation de déchets et de sous-produits carnés, a identifié la gazéification comme solution de valorisation de ses farines animales et de décarbonation de ses usages.
LE CONTEXTE
Située à St Langis-Lès-Mortagne dans l’Orne, l’usine Atemax fabrique de la graisse animale et de la farine protéique à partir du traitement de différents sous-produits carnés (animaux trouvés morts en élevage et matières à risque sanitaire venant de l’industrie agroalimentaire) collectés dans 20 départements différents. Chaque déchet est rattaché à une catégorie sanitaire et la catégorie 1 étant considérée « à risque », les farines de catégorie 1 sont vouées à être incinérées en cimenteries. Cependant, le transport en camion vers les cimentiers, situés dans un rayon de 200 à 300 km autour de l’usine Atemax, représente un coût financier et environnemental significatif pour l’entreprise.
LA PYROGAZEIFICATION COMME REPONSE
LE PROJET
L’installation d’un gazéifieur, moyennant un investissement compris entre 12 et 15 M€, permettrait la conversion en gaz de 29 300 tonnes de farine de catégorie 1 par an et la création d’un emploi dédié à la maintenance des installations. Le gaz produit serait utilisé sur place afin de décarboner les consommations énergétiques de la société d’équarrissage et de produire et revendre de l’électricité par cogénération. Ce projet est actuellement à l’étude, les installations devraient voir le jour en 2021.
UN MODèle d'économie circulaire
Ce procédé de valorisation de farines animales, existe déjà en Europe mais serait une première en France. Un tel schéma d’économie circulaire présente de nombreux avantages pour l’industriel : valorisation in-situ des farines animales, baisse des émissions carbone et de polluants via la décarbonation des usages et la réduction des transports par camion, économies réalisées sur l’achat d’énergie (le consommateur devient producteur) et revenus complémentaires via la revente de l'électricité produite.
Source : Dessin de Kurt ©Le Perche