Autoconsommation collective : une nouvelle opportunité pour les cogénérations ?

Conférence organisée par l'ATEE Hauts de France, avec le CD2E le 7 janvier 2021

Pour les cogénérations au gaz naturel, les dispositifs de soutien aux tarifs de rachat de l'électricité produite disparaissent les uns après les autres (prime fixe des installations en fonctionnement, C13/CR13, CODOA ...). Cela va être bientôt le tour des systèmes C16/CR16 (obligation d’achat pour les puissances ≤ 300 kWe, et complément de rémunération entre 300 et 999 kWe) qui cesseront de pouvoir être souscrits à compter du 21/02/2021.

Donc, plus aucune obligation d’achat pour de nouvelles cogénérations, ce qui rendra quasi impossible la rentabilité de telles installations. Les contrats en cours s’éteindront au plus tard en février 2036 pour les derniers souscrits. Même si la nouvelle PPE justifie la suppression des tarifs de soutien par le fait que ces cogénérations émettent des polluants et des gaz à effet de serre, les rendements atteints permettent toujours une économie d’énergie primaire et une diminution des rejets de CO₂ par rapport à toute autre production thermique d’électricité.

L’autoconsommation était déjà une option complémentaire aux ventes à EDF, mais elle n’était autorisée que sur le site d’exploitation du cogénérateur.

Depuis avril 2017, l’autoconsommation collective, quel que soit le système de production, est devenue possible mais elle ne pouvait réunir que les producteurs et consommateurs dont les points de soutirage et d’injection sur le réseau public étaient situés en aval d’un même poste de transformation d’électricité de moyenne en basse tension. Et, si elle est applicable aux collectivités territoriales, elle ne s’y restreint pas et s’étend également aux entreprises ou aux particuliers du périmètre autorisé.

Depuis novembre 2019, ce périmètre a été étendu. Désormais, une opération d’autoconsommation collective (Puissance Maxi 3 MWe) peut regrouper des producteurs et des consommateurs dont la distance séparant les deux participants les plus éloignés n’excède pas deux kilomètres. Même s’ils sont situés en aval de plusieurs postes de transformation de moyenne en basse tension.

Il deviendrait donc plus rentable d’intégrer la production d’électricité d’une cogénération gaz dans un système d’autoconsommation collective.